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الأربعاء، 18 يناير 2017

De François Bayrou à Manuel Valls, politique de la gifle

FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce mardi, en visite en Bretagne, Manuel Valls a été giflé par un jeune homme. Pour le philosophe Bertrand Vergely, ce geste, loin d'être anodin, est révélateur de l'ambiance de la société à l'égard du monde politique.


Agrégé de philosophie et normalien, Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Professeur en classes de Khâgne et enseignant à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, il a notamment publié Le Silence de Dieu (Presses de la Renaissance, 2006), Retour à l'émerveillement (Albin Michel, 2010), Deviens qui tu es (Albin Michel, 2014), La tentation de l'homme-Dieu (Le Passeur, 2015) et dernièrement La miséricorde ou la défaite de l'enfer (Médiaspaul, 2016).

Notre ex-Premier ministre a été giflé hier par un jeune Breton. Pour des raisons de salut collectif, il ne saurait être question de laisser passer ce geste inadmissible qui doit être sanctionné comme il se doit. Quand, ayant un désaccord avec quelqu'un on le tue, cela s'appelle du fanatisme et derrière lui de la barbarie. Quand on entreprend de s'expliquer avec lui, cela s'appelle de la démocratie. Entre les eux, quand on le gifle, cela s'appelle de la voyoucratie.
Si la claque sert à sanctionner le fautif et la baffe à fermer le bec à qui pourrit la vie, la gifle sert à humilier. D'où son côté voyou, celle-ci exprimant le sans-gêne du voyou qui se permet tout et à qui rien ne doit résister. À la Santé, pour conforter son statut de grand truand, Jacques Mesrine, notre ex-ennemi public numéro un, giflait ses gardiens en leur disant «Alors, on ne dit pas bonjour!».

La gifle qu'a reçue Manuel Valls de la part de ce jeune Breton relève d'un geste voyou révélateur de l'ambiance de la société à l'égard du monde politique. Au café du commerce, sur les réseaux sociaux et dans les médias, que de discours se permettant tout à propos des politiques! Que de voyoucratie ordinaire au bord des comptoirs et des ondes! Rien d'étonnant, dans ces conditions, qu'un jeune aille gifler un ex-Premier ministre. En agissant ainsi, il fait ce que nombre de Français rêvent de faire sans oser le faire. Il est leur vengeur, leur justicier, leur héros, à la façon dont, pour les damnés de la terre, le terroriste est leur héros vengeur et justicier.
Il faut donc sanctionner le geste dont a été victime Manuel Valls. Mais, il faut aussi méditer. Il y a des moments où une gifle est nécessaire. Lorsque François Bayrou a giflé le petit voyou qui lui faisait les poches, la pensée unique qui nous gouverne s'est étranglée d'indignation en voyant là une agression anti-jeune et anti-banlieue proprement intolérable. Les Français, moins bêtes, ont vu là l'acte courageux d'un homme responsable qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Ce qui l'a fait remonter dans les sondages. En cela ils ont été plus intelligents non seulement que la pensée unique mais que l'Europe, pour qui une fessée est désormais un délit.

Par ailleurs, au-delà du coup de semonce, la gifle est synonyme d'énergie en servant à réveiller ceux qui sont engourdis par le froid et dont le sang ne circule pas (c'est de saison), ceux qui sont évanouis ou bien encore ceux qui dorment moralement. À ce titre, il y a, dans le geste du jeune Breton à l'égard de Manuel Valls, une symbolique énergétique qu'il ne fait pas sous-estimer.
Ainsi, chercher à donner une gifle à un homme énergique comme Manuel Valls, notre Bonaparte postmoderne, qu'est-ce sinon chercher inconsciemment en retour à être giflé par lui, réveillé, «boosté», comme on dit, par un coup de fouet vigoureux? Les adolescents cherchent le Père, rappelle la psychanalyse.
On dit les jeunes indifférents à la politique. Grossière erreur. Quand on en vient à gifler un politique, c'est qu'on a soif de politique et qu'on désespère de ne pas voir son énergie apparaître. La démocratie ne doit pas se laisser envahir par la voyoucratie. Mais, il ne faut pas oublier que la jeunesse est en quête d'énergie et qu'il appartiendra, entre autre, au futur Président de lui en donner.

Mali : un attentat fait près de 50 morts dans un camp militaire à Gao

n attentat a fait plusieurs dizaines de morts, mercredi, dans un camp militaire à Gao, au nord du Mali. Le bilan est encore incertain.

Un attentat suicide visant des combattants de groupes armés signataires de l'accord de paix au Mali a fait une plusieurs dizaines de morts mercredi à Gao, la plus grande ville de la région, et porté un rude coup à l'application de cet accord. L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais les soupçons se tournaient vers les groupes djihadistes, qui avaient déjà perpétré un attentat suicide à la voiture piégée contre l'aéroport de Gao, à quelques centaines de mètres de là, le 29 novembre 2016.

Un camp de préparation militaire. Les victimes, des combattants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), et des groupes armés pro-gouvernementaux se préparaient pour des patrouilles mixtes prévues par l'accord de paix signé en mai-juin 2015 entre Bamako et ces différents groupes armés. Ces patrouilles, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d'une armée malienne unitaire.

Un bilan incertain. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé un deuil national de trois jours à la suite de cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire récente du pays. Le bilan de l'attentat reste cependant incertain. "Il y a au moins 40 morts et 60 blessés", selon un dernier bilan de source hospitalière à Gao. Selon le gouvernement malien, l'attentat a fait 47 morts, dont cinq kamikazes. Un porte-parole de l'armée a en outre fait état de 115 blessés.

Une explosion très puissante. "Le kamikaze est venu dans un véhicule et s'est fait exploser. L'attaque a eu lieu ce matin à 8h40", a précisé cette source, soulignant que les combattants des différents groupes "devaient commencer bientôt une patrouille mixte". Des corps ont été déchiquetés et des membres projetés par l'explosion, très puissante, qui s'est produite pendant une séance d'entraînement des combattants, selon un témoin. L'assaillant "est rentré seul dans la ville, avant de s'équiper et d'équiper le véhicule pour commettre l'attentat suicide", a indiqué une source de sécurité malienne.

Hollande condamne "sans réserve". L'attentat survient quelques jours seulement après le 27e sommet Afrique-France organisé à Bamako en présence d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont François Hollande qui s'est également rendu à Gao où un millier de soldats français sont déployés dans le cadre de l'opération antiterroriste Barkhane. Le président de la République a "condamné sans réserve" cet attentat. 

Remise de peine pour Chelsea Manning : les réponses à vos questions

Damien Leloup, responsable de la rubrique Pixels du « Monde », a répondu, mercredi 18 janvier, aux questions des lecteurs du « Monde.fr » sur la remise de peine accordée par Barack Obama à Chelsea Manning.

Le président des Etats-Unis a annoncé, mardi 17 janvier, qu’il commuait la peine de Chelsea Manning. La lanceuse d’alerte, qui avait fourni des documents confidentiels de l’armée américaine à WikiLeaks, sera libre en mai. Elle avait été arrêtée en juin 2010 et condamnée en 2013 à trente-cinq ans de prison.

Verlo : Quels auront été les effets des révélations de Manning, au final ?

Chelsea Manning a fourni à WikiLeaks environ 700 000 documents de l’armée américaine, pour l’essentiel des rapports de troupes au sol en Irak et en Afghanistan. Ces documents, publiés par WikiLeaks, ont notamment permis de mieux comprendre le lourd tribut payé par les populations civiles dans les zones occupées par l’armée américaine après le 11-Septembre. Elle a aussi fait fuiter à WikiLeaks la vidéo dite « meurtre collatéral », qui montre un pilote d’hélicoptère de combat américain ouvrant le feu sur des civils dans la banlieue de Bagdad.

Raoul : Est-ce que Trump peut annuler la décision d’Obama ?

Techniquement, le nouveau président peut tenter de faire annuler cette remise de peine – Chelsea Manning ne sera libre qu’en mai. En pratique, il est juridiquement assez difficile de revenir sur une réduction de peine déjà accordée. Sur le plan politique, Donald Trump ne s’est – étonnamment – pas encore exprimé sur ce dossier. Par le passé, il avait eu des mots très durs envers Chelsea Manning et sa procédure de changement de sexe. Mais une partie des élus républicains, très remontés contre les révélations de WikiLeaks sur l’armée américaine il y a plusieurs années, ont adressé leurs remerciements à l’organisation après la publication des documents internes du Parti démocrate, durant la campagne présidentielle. Une tentative de nouvelles sanctions contre Chelsea Manning ne ferait probablement pas l’unanimité au sein du Parti républicain.
Egotistical Giraffe : Est-ce que Barack Obama, suite à sa décision concernant Manning, est susceptible de pardonner Edward Snowden ?

C’est très peu probable. La Maison Blanche a clairement expliqué qu’elle considère qu’il s’agit de deux cas très différents. Un porte-parole de Barack Obama a expliqué que « Chelsea Manning est une personne qui a été confrontée à tout le processus de justice militaire, qui a subi un procès, qui a été jugée coupable et a été condamnée pour ses crimes, et elle a reconnu avoir mal agi. M. Snowden s’est réfugié dans les bras d’un adversaire, un pays [la Russie] qui a récemment tenté de briser la confiance en notre démocratie ».

Par ailleurs, Chelsea Manning avait effectué une demande de grâce formelle, ce qui n’est pas le cas d’Edward Snowden, même si ses avocats avaient demandé à Barack Obama de « pardonner » leur client. Ce dernier a toujours dit qu’il était prêt à répondre de ses actes devant un tribunal, mais qu’il considérait que pour l’instant il ne pourrait avoir droit à un procès équitable.

Un dernier point à noter : Chelsea Manning n’a pas bénéficié d’une grâce présidentielle, qui aurait eu une toute autre portée symbolique, mais d’une réduction de peine.

Mel : En réduisant la peine de Chelsea Manning, c’est pas une façon pour Barack Obama d’admettre les erreurs commises par le gouvernement américain et finalement de ne pas cautionner ce qui a été fait ? (notamment parce qu’il réduit sa peine juste avant de partir de la Maison Blanche alors qu’il aurait pu le faire durant son second mandat). 

Il y a probablement une partie de mea culpa dans la décision de Barack Obama. Mais on est très loin d’une remise en cause de la politique menée durant ses deux mandats : en fin de semaine dernière, le président a aussi étendu les pouvoirs des agences de renseignement, en autorisant la NSA à communiquer davantage d’informations aux seize autres agences américaines. Il est donc difficile de dire que Barack Obama n’assume pas les décisions prises durant son mandat en matière de sécurité nationale, tout comme la Maison Blanche a réaffirmé ce 17 janvier qu’une grâce d’Edward Snowden n’avait pas été envisagée.

La réduction de peine accordée à Chelsea Manning semble avoir été décidée davantage sur des critères humanitaires que sur des critères politiques : détenue à l’isolement, condamnée à la plus longue peine de prison jamais prononcée pour un lanceur d’alerte, Chelsea Manning a tenté à deux reprises de se suicider cette année.

الثلاثاء، 17 يناير 2017

Brexit : « Le sort des expatriés ne sera sans doute fixé qu’à la toute dernière minute »

Pour Philippe Bernard, correspondant du « Monde » à Londres, la première ministre britannique, Theresa May, n’a pas levé mardi les « multiples incertitudes » qui pèsent sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Philippe Bernard, le correspondant du Monde à Londres, a répondu, mardi 17 janvier, aux questions des lecteurs du Monde.fr sur le discours de Theresa May au sujet du Brexit.
Camembert et liberté : Que signifie le fait de faire voter l’accord par le Parlement britannique ?
Philippe Bernard : Theresa May a annoncé que l’accord final avec l’Union européenne serait soumis aux deux chambres du Parlement. Elle ne prend donc aucun engagement sur la consultation du Parlement au moment de sa décision de lancer la procédure du Brexit. La Cour suprême du Royaume-Uni doit dire la semaine prochaine si elle sera obligée ou non de le faire.
Pour ce qui est de l’accord final, il est difficile de prévoir un vote qui ne devrait intervenir qu’en 2019 sans avoir la moindre idée du contenu de l’accord final. L’opinion, et donc les députés, peuvent changer d’avis si la situation économique venait à s’aggraver, ce qui n’est absolument pas le cas pour le moment. Mme May a été interrogée ce matin sur ce qu’elle ferait si le Parlement rejetait l’accord. Elle n’a pas répondu à cette question, se contentant d’affirmer qu’elle pensait que le vote serait positif.

Manuel Valls giflé lors d’un déplacement à Lamballe, en Bretagne


Manuel Valls giflé lors d’un déplacement à Lamballe, en Bretagne 

Un jeune homme a agressé mardi l’ex-premier ministre lors de son déplacement en Bretagne, à cinq jours du premier tour de la primaire à gauche.
 
 
 

Manuel Valls a été bousculé lors de son déplacement à Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, mardi 17 janvier. Un jeune homme a giflé le candidat de la primaire à gauche, avant d’être plaqué au sol par le service de sécurité, selon notre journaliste présent sur place et une vidéo diffusée par le site du Télégramme. « Ici, c’est la Bretagne ! », a crié le jeune homme alors que M. Valls s’approchait de lui.

A cinq jours du premier tour de la primaire à gauche, Manuel Valls sortait de la mairie de Lamballe à côté de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense et président du Conseil régional de Bretagne

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